Vulgarisation des enjeux de la neutralité carbone mondiale.

Jean Marc Jancovici et Cesar Dugast de Carbone4 nous présentent de manière très simple et pédagogique les enjeux de la neutralité carbone mondiale auxquels nous devons faire face.

Pour cela, ils utilisent la métaphore de la baignoire, image très parlante qui vaut mieux qu’un long discours.

L’idée est d’imaginer l’atmosphère comme une baignoire remplie d’eau, ou la quantité d’eau contenue dans ce réservoir serait assimilable à la quantité totale de carbone dans l’atmosphère.

La quantité totale de carbone (eau dans la baignoire) est donc proportionnelle au réchauffement lié à l’activité de l’homme sur la terre.

Quantité de carbone dans l’atmosphère

Avant la pré-industrialisation (#1870) cette quantité de carbone, fixe et stable, était de l’ordre de 2 240 GtCO2.

L’industrialisation a eu pour effet d’ajouter dans cette baignoire un surplus de l’ordre de 917 GtCO2 (+41% en 150 ans !) correspondant aujourd’hui à une augmentation de température globale d’environ +1.5°C.

Cette situation est intenable et il est urgent d’y remédier dans les plus brefs délais compte tenu de l’urgence climatique.

Deux objectifs à mener en parallèle : Flux et Stock

L’enjeu est colossal puisqu’il s’agit de maintenir un niveau de développement avancé pour l’ensemble de la population tout en réduisant les émissions de C02 générées par nos activités.

Si l’on reprend l’image de notre baignoire, cela se traduit par deux objectifs à mener en parallèle pour éviter que la baignoire ne déborde, et donc éviter de dépasser les 2°C de réchauffement :

  • Réduire le niveau d’eau dans la baignoire, c’est-à-dire réduire les émissions anthropiques
    1. Je réduis mes émissions de CO2 dans mon périmètre, mon organisation (société). C’est le pilier A du graphique.
    2. J’aide les autres à réduire leurs émissions par ma contribution (pilier B).
  • Augmenter le siphon, c’est-à-dire augmenter les puits de carbone (pilier C) par un accroissement des activités de type afforestation, reforestation et de création de technologie d’émissions négatives.

On comprend donc aisément que nous avons à gérer en parallèle :

  1. un objectif en flux (équilibrer à minima ce qui rentre et qui sort), et
  2. un objectif en stock (faire baisser progressivement le niveau d’eau de la baignoire).

Concept de rupture

La neutralité carbone est donc un concept de rupture puisque la quantité de puits de carbone (notre siphon) que peut créer l’homme est limitée : la taille et le nombre d’arbres, la capacité de séquestration possible, les techniques dont nous disposons aujourd’hui.

Inexorablement, cela se traduit donc par la nécessité absolue d’une baisse radicale de nos émissions de CO2 par des changements sociotechniques majeurs dans nos sociétés.

Nouveau référentiel à prendre en compte (Carbone4 Net Zero Initiative)

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